Visual settlers (and Taylor Swift): Erin Morton, ‘Seeing Like a Settler: Taylor Swift’s folklore and the White Visualization of Settler Colonialism’, RACAR: revue d’art canadienne, 50, 1, 2025, pp. 30-47

18Oct25

Abstract: À partir de l’album folklore de Taylor Swift (2020) considéré comme trame pour concevoir le colonialisme de peuplement en Amérique du Nord, cet article examine la signification, pour la discipline de l’histoire de l’art au Canada, de « voir comme un colon ». En explorant les connivences qui sous-tendent les fantasmes et la féminité idéalisée des pionnières blanches à travers des tropes familiers, tels que le retour à l’enfance et à la nature, je me sers de folklore pour m’interroger sur les objets de confort de l’évasion coloniale qui se sont à mon sens cristallisés dans l’isolement de la pandémie de COVID-19. Je compare les imaginaires coloniaux de folklore à ceux du photographe canadien écossais du XIXe siècle, William Notman, pour montrer que ni les fantasmes coloniaux de Swift ni les miens ne sont nouveaux, mais qu’ils s’inscrivent plutôt dans un schéma de longue haleine qui consiste à se voir comme un colon pour éviter les désagréments des complicités coloniales. En fin de compte, je me sers de cette recherche pour rejeter les fantasmes apparemment inoffensifs des femmes blanches colonisatrices comme des sources de confort non violentes auxquelles nous pouvons facilement revenir dans les moments de (relative) difficulté.